mercredi 31 août 2016

Des vacances? Quand tu es malade ... Pourquoi faire?!

31 août 2016
Quand l’automne dernier, l’oncologue me demande si nous avons des vacances pendant le temps des fêtes, je me suis vraiment posée la question: « Des vacances mais sainte-bénite, pourquoi faire? »

Après tout, je passe mes journées, mes semaines à la maison à ne rien faire. Bon, on s’entend, à prendre soin de moi, et à essayer de faire semblant de prendre soin de mon fils. Mais de là, à prendre des vacances, hé ben. J’y aurai franchement pas pensé. Et si ça m’avait passé par la tête, je pense que la culpabilité aurait pris le dessus. Tsé, je travaille pas. Me semble que mon employeur aimerait ça, savoir que je me prélasse au soleil sur l’assurance invalidité.

Mais là, on parle d’une suggestion du professionnel de la santé. Elle le suggère fortement. « Pour sortir de la maison, pour changer d’air, pour se reposer, pour penser à autre chose, pour garder espoir! ». Ha ouin? Sérieux? J’adore cette doc!

Et de toute façon, bien réfléchit… entre travailler pis boire un piña colada, y’a une marge!

Et là, on se décide, tsé, on a le go du doc.

Et là, on finit par partir, parce que oui, entre temps, j’ai été hospitalisée, on a annulé le voyage prévu à cette période. On a attendu que mon corps reprenne des forces. On a cherché des assurances, en vain. Assurer le cancer, haha! Est bonne! On a réfléchit, ben oui, partir sans être assurée, quand la dernière fois, à 2 jours d’avis, je me suis retrouvée en isolation dans une chambre d’urgence. Mais bon, puisque dans la vie, il faut vivre – ce qui implique de prendre des risques – et bien allons-y! Et puis, quand tu vas bien 5 jours de suite… et que ces 5 jours sont avant le départ… ben, tu souhaites que ça dure un autre 7 jours…

Allons-y, mon petit cancer de la peau grave avancé, mon amoureux et une gang d’amis et moi, direction le soleil des tropiques.

J’en reviens toujours pas.

Mais que voulez-vous, il faut se reposer dans la vie. Particulièrement, quand on vit dans la maladie. Mais ça, ça aura pris quelques jours de repos pour s’en rendre compte.

Et là. Oh oui, là. Le petit café latte du matin sur la terrasse d’un hôtel de Cuba. Oh mon Dieu. En amoureux. Des fois, entre amis. Sans enfant. Sans penser à faire de repas. Sans penser à faire de vaisselle. Sans penser aux horaires de la garderie. Sans cadran, sans voiture, sans penser à rien. Sauf peut-être à chercher l’ombre. Parce que, bon, les palmiers, c’est pas la forêt ombragée par excellence. Y faut se cacher. Pis, oublier l’ombrelle dans l’auto à Dorval, c’est des choses qui arrivent… ;)

Mais, c’est le bonheur. Pur. Simple.

J’ai tellement dormi. Tellement que j’ai manqué tous les déjeuners à force de me lever trop tard. Et pas question de faire les sorties ou une excursion, repos complet. Marcher sur le site, danser avec une salsa mon homme sur la musique cubaine et faire l’aquaforme dans la mer étaient mes seules permissions. Somme toute, bien assez pour m’épuiser et me permettre de repartir pour une longue nuit entrecoupée de notre rattrapage de – pour citer les cowboys fringuants:) – « Sous une couette. Tout nus pas d'bobettes » …

Parce qu’on ne se cachera pas que le couple, y’en prends une claque dans la vie de tous les jours, faut déjà ne pas s’oublier dans la vraie vie mais quand le cancer s’y installe, c’est encore pire. Les conversations ne tournent presqu’autour de la maladie, de comment ça va pas aujourd’hui, des rdv médicaux et comment vivre avec cette merde sans hypothéquer l’enfant, le couple, la famille.

Ces vacances, elles étaient nécessaires. Elles nous ont permis de nous reposer physiquement et mentalement – tsé toute une semaine sans rdv médical ou appel de l’hôpital ou quoi que ce soit de relié; la sainte paix, de nous retrouver comme amoureux, comme amis, comme humain, comme parents (en vacances sans enfant, mais tout de même des parents).

La dolce vita.

Malheureusement (ou heureusement, si on veut recommencer…) tout a une fin. Je ne sais pas si je devrais vous en parler. Chu toujours ben en train de vous vendre des vacances, moé là. Mais bon, le retour a été pénible. C’est toujours pénible de reprendre la vie normale, après avoir passé une semaine au paradis. Mais, il me semble que le 2x4 dans l’front de retour à la réalité a été fort. Vraiment fort. On s’est rendu compte à quel point on était crevé. Et qu’une semaine pour 3 ans de cancer, c’est foutrement trop peu. Que la vie a repris son cours, drette en embarquant dans l’autobus de retour (horaire, attente, aéroport, douane, voisins brulés de soleil, etc.) La vraie vie quoi!

Mais le bonheur du retour: la douche de la maison, mon lit et mon ti-bonhomme qui me saute dans les bras, trop heureux de retrouver ses parents. La vraie vie.

Et là, sincèrement me conseiller de ne pas repartir pour ne pas trop souffrir au retour, c’est un peu niaiseux.

Faque, awoye, go, digidine pis j’me book un autre congé de la maladie aussitôt que possible…

Et profites, profites, profites.

Du temps qu’il reste.

…Mais bon, comme toujours on verra bien à la dernière minute… si c’est physiquement possible…
www.cancerfightclub.com blogue Des vacances ?!



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