J'ai eu 40 ans cette semaine. Je n'étais pas sûre de me rendre. Mais m'y voilà. :) HOURRA !
Fini la jeune adulte vivant avec un cancer (15-39 ans)
De toute façon, il n'y a plus de traces de la bête depuis
48 heures après le début du traitement. Ça nous fait donc 3½ ans
"cancer free". Hourra !
Je suis maintenant une (moins jeune) adulte vivant après un cancer.
Il y a quelques années, lors du rv où on m’annonçait des métastases du mélanome, je posais LA question sur un ton faussement détaché:
- Je sais bien qu'on va tous mourir, mais, bon, moi, mettons ?
- Quelques mois, quelques années. Ça dépend de la réponse au traitement.
- (...)
J'avais 36 ans.
J'en ai maintenant 40.
Hourra !
Pour l'occasion, j'ai pris une semaine, un gros 10 jours de vacances de ma vie. Bon, c'est sur que avoir 40 ans, ça se souligne pis moi, je le souligne seule en campagne.
Bon pas si seule que ça, j'ai eu quelques visites d'amies mais je suis restée seule avec moi-même pendant plusieurs heures, à peine quelques jours.
J'ai flanché sur fb et messenger, mais que voulez-vous, j'avais des partys de filles de chalet à organiser et un tit-bonhomme à aimer à distance.
Faque, il ne m'a pas tant resté de moments de solitude.
Mais tout de même. j'ai pas ouvert la tivi, ni la radio.
Un peu de bouddha bar en écrivant ceci, pis c'est pas mal toutte.
Ça aura pris quelques heures avant que le bruit dans ma tête arrête.
C'est fou la stimulation constante que je peux avoir. Même en étant seule à la maison toute la petite journée d'école. Mais c'est comme si je n'étais jamais seule, y'a du bruit dans ma tête.
Faut vraiment que je règle ça.
Et partir à la campagne, en solo, ça me permet de me re"grounder" et ainsi d'envoyer le hamster en vacances. Hourra !
Dernièrement, j'ai commencé à me faire des mercredis tranquilles. Pas de tv, pas de internet (sauf si besoin réel : recette, image, patron), pas de radio . Ce sont mes journées préférées. Elles sont reposantes. Je tourne en rond un certain temps, pcq mon réflexe est l'ordi, le cell, la tivi. Facile. Surtout quand t'es fatiguée, c'est si simple.
La question d'aujourd'hui est de savoir si je suis capable d'augmenter le nombre... à suivre. Mais je pense que oui. Faut juste pas l'oublier.
Un des buts premiers - outre le fait de dormir tout ce que j'ai besoin - était d'écrire. Pis là, l’inspiration vient pas. :/
Habituellement, j'écris sous l'émotion , cette rage/indignation/émotion sort toute seule en cas de crise.
Mais là, pas que mon cas soit réglé - oh que non : on est toujours dans la fatigue chronique avec ses états dépressifs. Mais l'automne est terminé, les antidépresseurs et le syntroid, une nouvelle fois ajustée.
Se coucher tôt, ne pas dépasser ses limites - aussi petite soit-elle : on parle de 3 minutes de wii par jour... ça vous donne une idée.
BO-RING !
Kessé que tu veux écrire la-dessus !?
Et finalement, je me dis que oui, faut écrire ça.
Cet après cancer plate. Pas de normalité en vue. Pas de retour à la vraie vie d'avant.
Non, non, j'annule encore 3 activités sociales sur 4. Trop fatiguée. Me faire sortir de chez moi est tout un défi.
"Faut que je m'habille belle là ? pffff! je reste en mou et je me couche, that's it. J'ai une autre journée à vivre demain."
Ma vie de maman et de survivante (j'accepte de le dire maintenant, pcq franchement, je survie, c'est pas la grande vie de qualité; non non plutôt une toute petite vie tranquille et routinière) est ordinaire. Presque plate. Mais heureusement, un enfant de 6 ans et un mari clown, ça vous amène des sourires.
Alors, voici où j'en suis.
Thérapie ciblée contre le mélanome arrêtée depuis presque 3 ans.
Selon mon oncologue, j'aurai dû me sentir mieux 2 semaines après la fin du traitement. (WHAT ?!!)
Selon le psychiatre, ne rien espérer avant un an sans médication et probablement 2 ans. Les traitements contre le cancer, c'est rough !
Mon médecin de famille ne sait pas pourquoi.
Selon un rhumatologue, c'est peut-être le syndrôme de fatigue chronique (encéphalomyélite myalgique chronique), mais on ne sait pas ce qui le cause et on ne sait pas le traiter. Faque. Fin de la consultation. Huit minutes top chrono.
Faque si je vous résume :
- La thérapie ciblée, c'est un remède de cheval;
- Ça semble avoir convaincu les métastases de se taire;
- Ça a semblé avoir convaincu mon système immunitaire et ma forme physique de se taire aussi.
- Grosso modo, j'ai la shape d'une tite-vieille de 65 ans maganée. Une amélioration tout de même, pendant le traitement, je ressemblais plus à du 90 ans.
- J'ai l'apparence d'une trentenaire. (ok, d'une quarantenaire, ça magane la face aussi!)
- Quand tu me vois, tu peux pas te douter que je fais un repos de 2 heures après l'épicerie.
- Mes activités de jour de semaine sont prévues en fonction des allé-retour à l'école du coin (450 mètres de marche).
- Je ne garde pas mon fils pendant les journées pédagogiques, c'est trop fatiguant pour moi.
Et dire que je pensais être de retour 3 mois après la fin du traitement.
haha !
Erreur.
Majeure.
Depuis ce jour où je n'en pouvais plus de ce traitement et que j'ai décidé de reprendre ma vie en main et de vivre à fond avec ma petite famille; j'espère toujours avoir un semblant de vie normale, avec un statut autre que invalide. je fais tout ce que je peux pour aller mieux.
J'ai eu 40 ans, il y a quelques jours.
Je ne suis plus une jeunes adulte vivant avec un cancer.
Je vis fatiguée
Je suis invalide
J'accepte - en général - mes limites
Bref, je suis vivante !
Mange d'l'amour cancer !
SBi tricote...
Une page pour jaser tricot, vie, cancer. Le tout mélangé et avec un peu d'humour!
jeudi 17 janvier 2019
vendredi 12 octobre 2018
J’ai mal à mon mal invisible.
Je
ne sais pas si tu as déjà souffert de troubles alimentaires. Les miens, datent
de loin. Même, si aujourd’hui a presque 40 ans, je vis bien avec et qu’ils ne
sont pas très graves (je ne parais pas anorexique et je ne suis pas obèses, je
ne me fais pas vomir non plus).
Je
me souviens de ma mère qui ne mangeait à peu près jamais la même chose que nous
à table, elle était toujours à la diète (aujourd’hui encore à plus de 60 ans et
toujours en surpoids). C’est donc le modèle féminin avec lequel j’ai évolué.
J’ai fait mon premier régime (compter mes calories à 500 par jour) quand j’avais
même pas 14 ans. S’en est suivi Scarsdale, Minçavi et
finalement une décennie plus tard Weight Watchers. Ce
dernier m’a d’ailleurs beaucoup aidé avec ses points acti-points et le fait de
pouvoir manger de tout ! C’était super.
J’ai souffert de 2 cancers (étonnamment pas ceux du système digestifs… ceux-là, j’aurai compris, tsé!) au cours des dernières années et j’ai évidement pris du poids. Comment survivre à la chimio et aux divers traitements sans prendre une livre – ils existent mais ils sont rares, les minces en traitement. Cet état d’épuisement demande de l’énergie. Alors, tu dors, tu manges et tu essaies de survivre…
Heureusement,
pour moi, j’ai un bon contrôle sur moi-même ce qui me permet de ne pas prendre
trop de livres. J’ai un poids maximum. Il m’est impensable de trop dépasser un
certain chiffre sur la balance. Alors que je suis bien dans un XYZ (j’avoue que
je vise un peu plus bas mais c’est franchement juste une question de chiffre.
Parce que j’aime mon corps, même à xyz + 2, tsé !). Quinze livres de trop, c’est
pas la mer à boire, mais c’est toujours chiant de ne pas rentrer dans son
linge.
Je
suis sans traitement de cancer depuis plus de 2 ans et la fatigue extrême est
toujours présente. Un peu moins, un peu moins longtemps par contre, ce qui me
permet d’être un peu plus active et donc de même penser à pouvoir perdre du
poids.
Je
suis donc retournée voir mes amies WW. J’ai réussi à perdre les 15 livres en 4
mois que j’avais prises le mois suivant mon opération pour la thyroïde (oui,
oui, 15 livres d’un coup !). On m’avait dit : quand la thyroïde marche
bien, ton corps rétablit ton poids. Ça va se faire tout seul.
Permettez-moi
d’en rire ! Ce n’est jamais parti tout seul… mais quand on a un trouble
alimentaire et que ta thyroïde est devenue un déchet médical, ce n’est,
peut-être, pas possible.
Bref,
j’en ai travaillé une shotte pour les perdre ces 15 livres là. Je les ai compté
mes points. J’ai regardé mon amoureux continuer à se taper ses 3 assiettes au
souper (bon, il fait 1h30 de vélo par jour… moi, j’écoute la télé… c’est normal que nos assiettes soient différentes).
Mais
depuis quelques semaines, la crise est de retour. Bref, je me fais des mégas
trip de bouffe. En cachette. Jamais quand il y a quelqu’un d’éveillé dans la
maison. Parce qu’on s’entend, c’est pas dans le chic et je ne veux pas que mon
fils de 6 ans me voit.
C’est
tout nouveau que je peux le nommer. Je l’écris même sur ma page facebook. Je la
rends plus humaine. Tout comme la fatigue ou le cancer. Elle existe.
Je
la sens venir. Et aujourd’hui, j’ai mis un mot sur tout ce mal.
Je
mange à me rendre malade (je ne me fais pas vomir, mais j’ai tellement mangé
que je suis incapable de bouger). Je me rends physiquement mal. Pour mettre le
doigt sur le mal-être indéfinissable dont je souffre.
Comme
si je me faisais souffrir volontairement pour avoir une douleur à vivre.
Comme
si le vide intérieur ou la douleur impalpable avait besoin de devenir réelle.
Tangible.
Malsain.
Je sais.
Malsain,
parce qu’elle est réelle cette souffrance.
Si
je pouvais courir au moins. J’aurai mal aux mollets, je serai essouflée… ça serait plus santé, tsé!
Hier,
après avoir pris un bain après le trip (j’avais tellement mal au ventre), je me
suis dis que tant qu’à manger de la scrap, pourquoi ne pas profiter des bonnes
choses de la vie. J’ai du bon vin et des bons fromages (restant d’un party).
Aussi bien se relaxer avec un p’tit verre (ou 2 ou 3) de vin rouge bio…ça a bien finit ma journée.
Peut-être qu'aujourd’hui, après plusieurs jours de trip de bouffe, la crise est terminée.
Après tout, je commence chaque jour du bon pied avec plein d’espoir sur la
qualité/quantité de ma nourriture.
Demain,
je vois mon acupuncteure qui me traite pour la fatigue chronique depuis
plusieurs années. Elle m’aide aussi pour ces crises. Je l’aime beaucoup. Elle
ne me juge pas. Je suis en sécurité dans son bureau. Même avec des aiguilles
plein le corps. ;)
Aujourd’hui,
je demande à l’univers de me donner la force de contrôler cette maladie.
Juste
pour aujourd’hui. Car pour aller mieux, il faut commencer une journée à la
fois.
Les suivantes sont plus faciles.
Gardons
espoir.
Namasté.
La boulimie,
un trouble des conduites alimentaires, est caractérisée par un rapport pathologique à la nourriture, se manifestant par des ingestions excessives
d'aliments (allant jusqu'à l'inconfort gastrique), de façon répétitive et durable. Ces ingestions, appelées crises de
boulimie, peuvent durer entre quelques minutes et plusieurs heures. Cette
maladie est souvent apparentée à une forme d'addiction, dans la mesure où
l'individu entretient avec la nourriture un rapport similaire à la toxicomanie.
La boulimie est une des formes les plus sévères des troubles
alimentaires avec l'anorexie. La crise de boulimie se caractérise par une augmentation
pathologique du besoin de nourriture, sans nécessairement ressentir la faim.
Elle est la plupart du temps suivie par un sentiment très fort de colère ou de dégoût de soi (notamment dans le cas d'une boulimie vomitive).
L'individu boulimique peut avoir recours à certains actes en vue de stabiliser
son poids, tels que la provocation du vomissement, l'utilisation inappropriée
de laxatifs et/ou de diurétiques, la pratique excessive de sport et une
restriction alimentaire très sévère. On associe souvent la boulimie aux
vomissements bien qu'ils ne soient pas systématiques. Ces actes ont pour
principal objectif de réduire au maximum la quantité de calories ingérées lors
de la crise de boulimie. Bien que la personne boulimique croit réussir à
éliminer toutes ces calories, ce n'est bien souvent pas le cas et, en général,
les crises s'accompagnent d'une prise de poids plus ou moins importante.
L’hyperphagie
boulimique est un trouble de santé mentale qui se caractérise par la présence
de compulsions alimentaires, mais sans méthodes compensatoires. Les épisodes de
compulsions sont souvent accompagnés d’un sentiment de perte de contrôle. À la
suite de cet épisode, la personne atteinte d’hyperphagie vit de la culpabilité,
de la honte, des sentiments de remords et du dégoût. Plusieurs complications
sur les plans social, physique et psychologique peuvent être reliées à
l’hyperphagie. Par exemple, la personne peut développer de l’anxiété, de la
dépression, de l’obésité, de la distension abdominale, du diabète, vivre de
l’isolement social ainsi qu’une grande préoccupation concernant son image
corporelle. Ce trouble de santé mentale demeure encore méconnu par plusieurs.
La souffrance engendrée par cette problématique demeure bien réelle.
vendredi 25 août 2017
Lettre de remerciement à VOBOC
Chère équipe de Voboc.
Je ne sais pas où commencer pour vous
expliquer à quel point notre expérience de voyage d’aventure avec des jeunes adultes
atteints de cancer nous a été bénéfique, à mon amoureux et moi. Même notre
fils, resté ici pendant le voyage en bénéficie.
Nous ne sommes pas les mêmes depuis notre
retour. Nous allons vraiment mieux.
C’est comme si l’espoir perdu d’une vie
meilleur était revenu.
C’est
incroyable.
Survive
and thrive cancer programs :
« Helping
young adults with cancer not just survive… but thrive. »
« Authentic
Community, Empowerment, Life to the Full, Risk,
Openness & Honesty, Experiential
Learning.
Avant cette expédition - qui soit dit en
passant est d’une qualité exceptionnelle (je suis récréologue de formation, j’ai organisé des
événements au cours de mon parcours professionnel, ce voyage était de grande
qualité) - je
m’enfermais petit à petit dans la vie « post »cancer, sans grand
espoir que cela aille mieux un jour. Vivant une heure à la fois, sans grand
espoir de voir autre chose que les 4 murs de ma maison ou des quelques rues de
mon quartier.
Je vous explique brièvement ma situation.
En 2013, j’ai eu un premier diagnostic de
mélanome à 34 ans. Mon fils avait 15 mois.
On a détecté un cancer de la thyroide
l’année suivante. Aucun lien avec le mélanome. Je suis juste...chanceuse!
En 2015, suite à une fausse couche, on
détecte des métastases dans les ganglions du cou. Le mélanome s’est étendu. Je
commence un traitement de thérapie ciblée (des pilules 2 fois par jour) qui
aurait dû durer à vie, à tout le moins, on parlait de long terme.
Un an plus tard, en 2016, les effets
secondaires sont trop importants, je fais des plans de suicide. Je prend donc
la décision d’arrêter le traitement avant que mon chum me retrouve morte.
Et puisque je prends ce traitement pour
offrir une maman à mon fils de 4 ans… me retrouver pendue n’est pas une option.
Je veux lui offrir, une vraie maman. À
tout le moins, une maman avec toute sa tête et un minimum de vie. Je ne peux
plus endurer d’être alitée, de n’être qu’un corps couchée dans ma chambre et
que mes seules phrases sont : « Non mon chéri, maman est fatiguée ».
Je prends la chance de vivre avec le
retour de la maladie, mais au moins, en attendant, la vie sera plus belle.
Et un an plus tard, grâce à votre
contribution via VOBOC, mon fiancé et moi, partons pour une expédition de kayak
avec Mikey Lang et son équipe. Nous n’y rêvions même pas, tellement cela
semblait impossible.
Ce fût… juste WOW!
Imaginez-vous?! Je ne pensais pas que cela
serait possible un jour encore. De partir en aventure. Dans ma vie de tous les
jours, le quotidien me demande toute mon énergie. Je dois m’allonger entre les
aller-retour à la garderie et la vaisselle. Si je veux m’occuper du souper, je
dois prévoir d’être allongée au moins 3 heures avant...J’ai environ 2 heures
d’autonomie. Ensuite, c’est repos obligatoire.
Alors, partir en expédition de
kayak/camping sauvage… c’était impensable. Au niveau énergie, mais au niveau
monétaire aussi.
Je ne travaille plus depuis le printemps
2015. Tout d’abord, la grande fatigue ensuite le traitement et maintenant les
effets secondaires post traitement. Je ne sais pas si un jour j’arriverai à
avoir un semblant de vie normale -comme avant. Vous savez : une maman
capable d’aller travailler et de s’occuper de sa maisonnée et de sa famille…
Pour l’instant, je suis invalide. J’ai 38 ans. L’invalidité affectant le moral,
mais le compte de banque aussi.
Mais depuis cette expédition, le moral est
meilleur. C’est comme s’il y avait autre chose que des rendez-vous médicaux et
des siestes dans la vie.
Je vous écris tout ça et les larmes me
montent aux yeux. J’ai passé un si beau moment. Merci.
Des vacances au loin avec mon amoureux.
Vous imaginez? Quand le cancer est dans votre vie depuis 4 ans. Que plus ça va,
plus c’est pire (le 2e cancer, les métastases, les séquelles,…)
et là, on se retrouve au milieu du désert, dans la plus grande et merveilleuse
nature, avec du monde qui comprennent. C’est difficile à expliquer, il n’y a
pas de mot. Le bonheur, peut-être.
L’équipe de Survive and Thrive a été
merveilleuse. Du premier contact avec Danielle, en me rassurant sur ma capacité
à faire cette expédition (j’avais vraiment des doutes!!! mais puisque j’ai
accès à un médicament qui me permet d’être focusée, de me concentrer et d’avoir
un boost d’énergie, je m’y fiais beaucoup pour m’aider à passer au travers –
j’ai bien fait, ce fut utile!) et pendant l’aventure (Matt et Myke sont
empathiques, prévoyants, calmes et confiants et ont aussi eu le cancer).
De retour de notre aventure, je me sens
plus sereine. C’est comme si maintenant, les choses étaient un peu plus
possible.
Non, je ne suis toujours pas assez en
forme pour travailler, mais je peux me permettre quelques activités en famille
sans avoir peur. Je fonce un peu plus. Je me repose lorsque nécessaire, mais je
fonce quand même.
De son côté, mon conjoint me fait un peu
plus confiance. Il essaie de ne plus avoir peur de ma grande fatigue. Et pour
l’instant, un peu plus d’un mois après notre retour, tout se passe bien. :)
Je tiens donc à vous remercier pour le don
reçu. Vous avez été le seul organisme sollicité à nous aider financièrement et
notre petite famille vous en remercie grandement!
Eliott, du haut de ses 5 ans,
passe le meilleur été de sa vie. Il ne sait pas pourquoi, il comprendra plus
tard.
Vous avez adouci ce périple qu’est le
cancer.
Mille mercis.
Sarah
Août 2017
voboc.org |
survivethrive.org |
mardi 2 mai 2017
Accepter son sort !?
C'est la vie ! |
Accepter
son sort. Ouin, pas sûre. Parce que la grande question, c’est :
est-ce que je me prends pour une victime, que je m’assoie sur la
maladie et je la prend comme excuse ou si je suis vraiment scrap?
Pour
une fille qui a tendance au perfectionnisme et qui s’est tapée
plusieurs dépressions à cause d’un abus de travail ou de
contrôle, est-ce vraiment une question qui se pose? …
Mais
d’un autre côté, c’est facile de se laisser prendre au jeu de
la « Carte cancer : C’est pas de ma faute, j’ai le
cancer ».
La
difficulté vient donc de séparer, le manque de motivation de la
maladie; la résilience du manque de volonté; ou le courage de
l’entêtement!
Bonne
chance!
Depuis
mon périple cancer, j’ai la chance de rencontrer une psychologue
spécialisée dans le cancer chez les jeunes adultes régulièrement.
Ben, oui, 38 ans, c’est encore jeune;) Au cours des dernières
années, nous avons travaillé sur ma capacité à accepter mon sort.
Un gros morceau.
-
Accepter mon sort? Comme dans : chu une larve et je l’accepte?
j’pense qu’on ne se comprends pas, làlà! Criss, j’ai même
pas 40 ans, j’ai pu de traces de cancer, ça PEUT PAS rester comme
ça!
-
Oui mais admettons que tu resterai dans cet état pour le reste de ta
vie. Si aujourd’hui, durait. Si : "it is what is it! "
-
Impossible.
-
Ha oui?
-
Je refuse. Je vais guérir. Je vais aller mieux. Ça se peut juste
pas. NON! RE-FU-SÉ!
Et
là, je me dis que je l’aime pas, c’te psy!
Et
les mois passent. Et je ne vais pas mieux. Remarque, je ne vais pas
pire, mais titi, je ne vais pas mieux. Alors, un choix s’impose. La
résilience. Mais comment lâchez prise sans abandonner. Là, est
toute la question.
Et
comme elle fait particulièrement bien son job de psy, soit de semer
une tite graine qui éventuellement poussera. L’idée a fait son
chemin. Intérieurement, spirituellement et surtout pas publiquement.
Je pouvais en parler à d’autres amies cancer. Elles sont dans le
même bateau. Mais en parler aux « normaux » c’est plus
ardu… ils vont vous sortir les phrases toutes faites, genre :
-
Est-ce que tu fais de la visualisation? Est-ce que tu veux vraiment
vivre?
-
As-tu changer ta façon de penser?
-
Change ton alimentation, arrête de stresser, médite!
-
Fais du sport!
Vous
voyez de quoi je parle? … Toujours plus facile de donner des
conseils quand on n’est pas dedans. C’est comme quand je jugeais
tout un chacun avant d’avoir un enfant...je parlais à travers mon
chapeau. Tout en sachant que c’est pour mon bien, ou à tout le
moins pour qu’ils se sentent mieux de t’aider avec ces conseils.
Et
une partie de moi, est « normale », mon cerveau m’envoie
déjà ce genre de jugement. Je n’ai pas vraiment besoin des autres
pour ça.
Et
puis un matin, je me suis levée et j’ai accepté. J’ai réalisé
que si j’avais à vivre avec la maladie ou ses séquelles pendant 1
mois ou 10 ans. Aussi bien apprendre à vivre avec et avec le sourire
idéalement.
De
retour chez la psy :
-
J’accepte mon sort!
-
Ha oui? Raconte moi ça.
-
Ben, depuis plusieurs mois, je n’ai aucune amélioration. J’avais
un plan de guérison qui semble ne pas fonctionner (tsé, quelques
mois à la maison sans traitement, j’aurai dû retourner travailler
rapidement). Je suis toujours en convalescence et j’apprends à
vivre avec. Chaque matin que je me réveille, je ne sais pas dans
quel état je serai. Je ne sais pas comment se déroulera la journée.
En
moyenne, je suis « bien » version cancer, c’est à dire
5\10, à peine plus d’une fois par semaine.
Je
vois une ostéopathe, une acupunctrice, un naturopathe, un médecin
de famille, une psychiatre, une psychologue, une massothérapeute,
une ergothérapeute, un kinésiologue. Je mange le mieux possible
(avec des écarts régulièrement, mais y’a un effort), je me
repose entre 2 activités de la vie quotidienne (vaisselle, lavage,
routine avec l’enfant). Je vais nager une fois par semaine.
J’écris, je fais des lectures sérieuses mais pas trop. J’essaie
de prendre l’air tous les jours. Je prends mes médicaments, mes
produits naturels. À l’occasion, je médite ou je me dépose dans
le moment présent. J’ai même une mini vie sociale.
Criss,je
peux pas faire mieux.
Faque,
j’accepte. That’s it. Que ça puisse rester comme ça. Parce que
je ne vois aucunement de quelle façon, je pourrais changer quelque
chose à tout ça. Je fais tout en mon pouvoir pour changer les
choses que je peux changer. Mais il semble que j’ai pas de contrôle
sur pas mal d’entre elles.
-
Tu me rassures. Je voulais valider que tu ne t’asseyais pas sur la
maladie.
-
Je ne crois pas. Je continue à faire tout ce que je peux. Mais
j’abandonne la recherche de résultat. Je fais ce que je peux.
Point.
Et
dans tout ça, j’essaie de trouver les points positifs. Sans
toutefois dire merci à la maladie. Y’a des limites. Mais je peux
apprécier le temps que je passe avec mon fils. J’ai arrêté les
traitements afin de pouvoir passer du temps de qualité avec Chaton.
Afin de lui offrir des souvenirs d’une vraie maman. Et je le lui
offre. Il a une vraie maman, une maman plus fatiguée que les autres,
mais il n’a plus une maman malade et alitée. C’est toujours ça
de pris. Et lors de mes bonnes journées, je créer. Je couds,
j’écris, je fais de l’artisanat, je peux même aller faire un
peu de bénévolat à la garderie. Je prends du temps pour mes
passions. Je pense même à finir l’album de bébé du Chaton…
tsé 5 ans, faudrait que je le termine…;) j’ai même parfois un
peu d’énergie pour faire l’amour à ma douce moitié.
La vie est belle.
mercredi 22 mars 2017
La culpabilité d'une maman avec un cancer
La
grande question à savoir si je suis une bonne maman m’a effleurée
l’esprit dans les derniers mois, mais c’est suite à une
conversation avec une « amie cancer » que la réflexion
s’est vraiment amorcée. On parlait d’accepter notre sort pis on
s’est mise à pleurer sur nos enfants, sur comment on n’était
pas des bonnes mamans. Comment on aurait mieux fait de ne pas en
faire - tsé, en plein resto… bravo les filles ;) -
Mais bon, c’est pas grave, avec la maladie y’a des bouttes
d’orgueil qui ont disparus! Faque braillons et tant pis pour la
serveuse qui ne sait plus trop où se mettre. Ça aura le mérite de
relâcher les tensions.
La
maternité, avec ses hauts et ses bas de plusieurs kilomètres de
distance, m’a montré le pire comme le meilleur. Mon dieu que j’en
ai vécu des émotions depuis que ce petit être est arrivé dans ma
vie. Pas que j’en n’avais pas vécues avant, mais tout est plus
intense avec un enfant. C’est comme être sur l’ecstasy,
mais de l’amour et de la fatigue. En alternance. Des montagnes
russes, tsé. Ça, c’est la vie normale de parents. Avoir la
responsabilité totale d’un autre être m’a transformée. Et si
insouciante j’étais; inquiète et coupable, je suis devenue. Bref,
je suis une maman.
Pis
là, tu ajoutes les facteurs stress, inquiétudes et épuisement (et
ne me sortez pas la fameuse phrase : « oui, mais on est
tous fatigués ». Ne-non, la fatigue du cancer, c’est comme
une fatigue sur l’ecstasy
(j’en
parle comme si j’en avais déjà fait… c’est une image, tsé ). Est fichtrement fatigante, la
fatigue. En fait, le mot fatigue n’est pas adéquat, c’est une
mauvaise traduction de l’anglais. On devrait dire épuisement.) Et
la culpabilité, déjà présente, prends du poids.
Suis-je
une bonne mère?
En
fais-je assez? Trop?
Est-il
heureux? Assez stimulé? Trop?
Sera-t-il
équilibré? Traumatisé?
Une
maman qui disparaît à l’hôpital, ça choque, non? Il est si
jeune… blablabla
Une
maman qui dort plus que lui, c’est bizarre, non?
Dois-je
– puis-je – en faire plus? si seulement, j’en étais
capable!
Autant
de questions que de situations.
Je
sais bien que toutes les mamans se sentent coupables. Je ne sais pas
pourquoi, l’amour inconditionnel, j’imagine. On veut le meilleur
pour notre progéniture. On a donc la culpabilité facile. Je pense
que je peux dire que les mamans avec le cancer, la ressente aussi. Je
ne sais pas si c’est pire. On dirait qu’on se sent coupable
d’être malade. Tsé comme si on n’avait pas assez de pression –
genre celle de guérir. Faut qu’on se rajoute celle-là.
Peut-être
à cause du côté « préventif » du cancer. Dans le sens
de « as-tu vraiment TOUT fait pour éviter ça? » non?
Pis t’as fait un petit pareil?? Coupable! Peut-être pas, non plus.
Y’a plein de cancers et de maladies dont on ne connaît pas les
causes. À moins qu’on se mette à chercher dans le
psychosomatique, pis là, ben BINGO : « comment ça ?!?
t’as pas réglé tes problèmes avant de faire des enfants!? Tsé
veut dire. Mère indigne. »
Je
me demande ce que j’offre à cet enfant. Une maman fatiguée, une
maman malade, une maman impatiente, une maman qui se sauve en
vacances parce qu’elle recherche le silence. Une maman qui ne peut
pas lui offrir de frère ou de sœur. Une maman qui risque de
mourir dans sa petite enfance.
Pis
c’est là que cette réflexion amène le « si j’avais su »,
j’en n’aurai pas fait d’enfant. Tant qu’à lui offrir une vie
de tristesse et de deuil et de « maman est fatiguée, mon
chaton ». Tsé.
Et
c’est cet enfant qui vient me faire un bisou, m’offre son doudou
et ferme ma porte « pour ne pas me déranger ». Ça crève
le cœur. De tristesse mais de fierté aussi. Qu’il est empathique,
du haut de ses 4 ans.
Je
sais, c’est rushant comme réflexion. Je veux le protéger. Je ne
veux que son bonheur. Même si je sais tellement que la vie n’est
pas que bonheur et amour. Et c’est ça qui fait que je me pose la
question. Je ne veux pas qu’il souffre.
Mais
qui aurait pu savoir? Le c#&@ de cancer ne s’annonce pas
d’avance. Tsé.
Et
on l’en remercie, égoïstement, parce que si on avait su pis qu’on
n’en aurait pas fait, j’aurai manqué les câlins, les grands
bonheurs du quotidiens, les ‘mamans je t’aime’, les
déguisements, les jeux et les jouets qui traînent partout, les
p’tits souliers dans l’entrée. Les toutous qui restent avec moi
pour me tenir compagnie pendant que l’enfant va vivre sa vie de
petit garçon. Et sa présence, qui malgré tout, me sauve la vie.
Et
je pense à tout ceux et celles qui en auraient voulus et que la
cigogne a ignoré. Et qui me lisent me plaindre le ventre plein.
Mais
tout part d’une bonne intention. Je veux le meilleur pour lui. Et
des fois, ben je me demande si le meilleur aurait été une autre
maman. Sincèrement.
Heureusement
pour moi, il n’y a pas de mère parfaite. Cancer ou pas. Je
voudrais ben, mais même si j’avais tout pour être la parfaite
petite maman, j’aurai des hormones qui me feraient me questionner
quand même. C’est humain. C’est féminin.
Non,
je ne suis pas une mauvaise mère. Pas plus que celle qui travaille
et qui court après son temps. Pas pire que la dépressive qui se
cherche dans sa grise de vie, pas plus que la monoparentale absente
une semaine sur deux, pas plus que la maman à la maison qui fait son
possible avec le sourire.
Et
je suis toujours en vie. À moi de lui offrir mon meilleur pour le
temps qu’il reste, une heure à la fois. Et il deviendra un enfant
sensible à autrui, empathique. Ça fera déjà ça de pris!
Le
mieux que je puisse faire, c’est d’être une maman heureuse.
Peut-être pas à tous les instants, mais une maman heureuse sera
toujours mieux qu’une maman qui se sent coupable. Et s’il faut
que je parte me ressourcer régulièrement, en bien, ressourcement,
il y aura! Non, je ne suis pas une mauvaise mère. Parce que je suis
la sienne. La seule qu’il a. Pour le temps que ça durera. Et
perdre ce temps précieux en culpabilité, c’est vraiment pas
nécessaire.
Après
tout, c’est bien connu : « être un parent, c’est
faire ce qu’on peut, pas ce qu’on veut. » Cancer ou pas.
Crédit photo : Geneviève Boucher |
mercredi 25 janvier 2017
Tuque funky bas de laine
Patron adapté de
Tricotmag' n°2 ( décembre 2010, janvier 2011). ''Slave bonnet et maxi col'', p. 21.
mardi 20 décembre 2016
En avoir plein son truck ou avoir le courage de prendre une décision, c'est selon !
Au risque de paraître folle, je viens
d'arrêter la thérapie ciblée. Le traitement que j’aurai dû prendre à vie pour
me sauver la vie.
Un nouveau traitement au Canada
depuis 2015 pour le mélanome avancé. Tsé, le cancer de la peau le plus meurtrier.*
Tsé la chanceuse !
Un traitement à moyen-très long terme
qui ne semble pas se terminer. J’avais déjà demandé à l’oncologue d’arrêter ou
au moins de prendre des pauses. Parce que c’est souffrant, cette potion magique
! Surtout quand y’a plus de trace de cancer dans ton corps… Mais elle ne
voulait pas. Même si c’est moi qui donne le dernier mot, je lui laisse quand
même le premier choix – conseil médical. C’est elle (et son équipe) la pro.
Mais y’a un boutte à toutte.
Après 11 mois de traitement, j’en ai
plein mon truck !
Pu capable. Fuck it
D’la marde, moé, j’décroche.
Y’a un boutte à toutte. Là, chu tannée
de souffrir pour allonger ma vie. La fille qui survit ne ressemble à pas
grand-chose de la fille d’avant. Mais que suis-je devenue ? Un fantôme
peut-être, ou même un zombie… une survivante ! c’est le bon mot. Tsé maganée
comme après un grand choc. J’avais même pas l’air de t’ça en revenant
d’Afghanistan !
Tannée de me cacher su soleil, de
dormir 14 heures par jour, de ne pas avoir de concentration, d'être tellement fatiguée
que ça s’appelle même plus de la fatigue, d'être obligée d'ajouter toujours
plus de médicaments, de vouloir mourir, de vouloir frapper, crier sans en avoir
l’énergie, de ne plus me supporter, ni de ne plus supporter les miens, de
n’avoir plus la force de rien. Tsé quand même lire est trop fatiguant !
Tannée de réagir à la crème solaire,
de porter des manches longues en plein été même quand y’a des nuages, d’en
avoir peur de sortir, tannée de prendre des stimulants pour me réveiller, de
prendre des relaxants pour dormir, de prendre des substances pour pouvoir
réaliser quelque chose dans ma journée aussi simple que faire la vaisselle.
Tannée de me trouver laide dans le miroir, parce que le médicament, il m’enfle.
Tannée d’augmenter les doses des autres médicaments, parce que le traitement,
il annule tous leurs effets !
Tsé, de la grosse marde.
Faque, j’ai fait une femme de
moi-même. On s’entend que c’était en période de crise. On ne prend pas ce genre
de décision parce que tout va bien. Oh. Que. Non. Et un bon matin, plutôt un
après-midi après un groupe de soutien qui me donne des arguments pour ne pas
lâcher « tu ne peux pas faire ça à ton fils! », j’ai pris ma
décision. Ce n’est pas vrai qu’on allait encore me dire quoi faire !
La seule chose que j’ai en tête, à ce
moment-là, c’est que ma vie n’est pas une vie. À la limite, ce n’est même pas
de la survie. C’est de l’acharnement.
Tout ça pour quoi ?
Quelques mois; peut-être quelques
années; pour ne pas faire de mon fils un orphelin; pour ne pas laisser tomber
mon amoureux, ni ma mère; pour la science; pour l’espoir ? L’espoir de quoi, je
vous le demande ! Et ne me parlez pas de l’attente d’un nouveau traitement.
J’en ai mon truck des poisons !
Ben, je dois vous dire qu’il n’y
avait plus aucun argument pour me retenir. J’étais rendue au point de trouver
la corde et de l’attacher moi-même à une solive assez solide de mon sous-sol.
J’en étais trop proche. Et tant qu’à être dans éviter de traumatiser l’enfant…
la pendaison n’était pas tellement l’option idéale !
Faque, j’ai tourné
ça dans tous les sens. Jusqu’au jour où j’ai décidé de tout arrêter. Le jour
où, n’en pouvant plus des effets secondaires, j’ai pris LA décision. Celle que
certains penseront hâtive ou sur un coup de tête. D’autres croiront que c’est
pur folie ou que c’est un suicide déguisé. Mais cette décision, c’est la
mienne. C’est moi qui ne pouvais plus vivre cette vie. Rallonger une vie mais à
quel prix. C’est bien ça la question.
Qui suis-je pour qu’on me donne
16 000$ de médicaments par mois à vie ? Qui suis-je de plus que ceux qui
ne sont pas aussi bien né que moi? Qui suis-je pour engorger le système de
santé ? Parce que j’en vois en titi des salles d’attente. Je connais presque
chacun des étages de l’hôpital.
107$ la pilule, oui madame ! À vie !
Beau contrat… surtout quand on a plus de trace de cancer depuis plusieurs mois…
Et dire que y’a des enfants qui ne
déjeunent pas le matin.
Qui suis-je pour défier la sélection
naturelle ? Le cancer existe peut-être simplement pour faire de la place aux
suivants. 7 milliards, c’est beaucoup trop. Tsé veut dire, claire la place,
fille !
Quel exemple donne-je à mon fils ? Une
maman toujours malade, toujours fatiguée. Non merci. Je préfère mille fois
vivre moins, mais avec vie. Rester hospitalisée à la maison comme un légume (ou
presque), très peu pour moi. Ça ne me ressemble pas. Ma petite voix intérieure
me crie de laisser aller.
J’ai essayé, j’ai fait mon effort. Je
l’ai fait pour mon fils, mon amoureux, ma mère. J’ai été jusqu’au bout, mais
là, c’est plus possible. Vraiment, j’ai été au bout de moi-même. Croyez-moi.
Parce que dans le genre de me rendre plus loin que loin, chu pas pire pantoute.
Excessive ? Ben oui, ça arrive ;)
On est maintenant presque 4 mois plus
tard.
Je travaille toujours à me refaire
une santé. Morale, physique, spirituelle, émotionnelle. Sincèrement, je n’aurai
jamais cru que ça serait si long. Sti que chu poquée. Mais la bonne nouvelle,
c’est que le cancer n’est toujours pas de retour. YA-HOO !
Maintenant, il me faut apprendre avec
vivre avec cette fatigue chronique. Effet secondaire majeur et courant du
traitement contre le cancer, selon plusieurs. Mon oncologue est en désaccord
avec cet état. Pour elle, la fatigue extrême, les troubles de concentration,
les douleurs articulaires, les maux de dos et tout le reste n’a rien à voir avec le traitement. Ça aurait
dû se terminer 2 semaines après l’arrêt de la médication. Hé ben ! Une autre
divergence d’opinion à l’horizon. Le cancer a beau amener son lot de stress et
d’anxiété, c’est toujours ben pas une question d’humeur qui me ne redonne pas
mon corps d’avant. Enfin, selon mon humble avis. Mais après tout, qui suis-je
face au corps médical et ses théories ? La simple propriétaire de ce corps,
peut-être…
Faque si on résume : je veux
vivre avec ma personnalité et un minimum d’énergie la vie qu’il me reste à
vivre. Je veux montrer à mon fils qu’on peut faire des choix dans la vie. Il
faut s’écouter. Il faut agir pour que le soir, quand c’est le temps de dormir,
on s’endort tranquillement et naturellement, parce qu’on a l’esprit tranquille.
Je choisis la vie, la mienne, aussi
courte soit telle, aussi belle que possible.
Celle sans poison, celle avec du
soleil dans mes yeux, de l’énergie dans mon corps, des idées dans ma tête, de
l’amour tout autour de moi.
J’avoue que je viens de commencer à
intégrer les amphétamines à mon régime. Elles me permettent d’être un minimum
active. Et l’action, c’est la vie. Bouger, c’est la santé. Mais c’est une
histoire à suivre.
Sur ces belles paroles, je vais aller
faire un petit somme ;) parce que demain, je vis ma vie avec toute l’énergie disponible,
parce que personne ne sait, combien de temps il me reste !
Amen ou Namasté, c’est selon ;)
*j’ai vraiment pensé que j’allais en
mourir. J’ai eu la peur de ma vie.
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